Procès verbal de l'exhumation des restes du sergent Lavayssière
Procès verbal de l'exhumation des restes du sergent Lavayssière
Le 5 mai 1911, à 2 h. et demi, en présence des membres de la famille, de M. Pailhas maire de la commune de Castelfranc (Lot), du Capitaine Wapler du 19e Bataillon de chasseurs, président du comité du monument, du lieutenant Soury du 13e bataillon de chasseurs, du lieutenant de Juncarot du 7e d'Infanterie, ancien lieutenant du 21e bataillon de chasseurs, de M. Rougé statuaire et de nombreux habitants de la localité, la dépouille mortelle du sergent Lavayssière a été exhumée du cimetière de Castelfranc.
Les restes glorieux du héros de Sidi-Brahim, placés dans un drapeau tricolore, ont été enfermés dans un cercueil de dimensions réduites et placés sous le monument élevé sur la place publique (arrêté préfectoral du 5 mai 1911.)
Sur l'autorisation de la famille et de Madame Lafon, fille de Lavayssière, quelques ossements ont été remis au Capitaine Wapler du 19e Bataillon, pour être distribués à quelques bataillons de chasseurs et à quelques personnes qualifiés pour en recevoir. Ces restes sont au nombre de dix-huit, plus quelques débris infimes, pour que plus tard aucun doute ne puisse exister, ces restes ont été classés et étiquetés par le médecin major Randon du 7e d'Infanterie et la liste des détenteurs a été dressés ci-dessous.
Fait à Cahors , le 5 mai 1911.
signé : Wapler, Soury, de de Juncarot
Je soussigné Wapler Edouard, chef du bataillon territorial, Chevalier de la Légion d'Honneur, certifie que l'extrémité de la clavicule gauche désignée au procès-verbal et portant le n° 5, a été remise par mes soins, le 28 juillet 1912, au Commandant Richard, commandant le 25e bataillon de chasseurs à pied, à Saint-Mihel.
Divonne-les-Bains, le 28 juillet 1912
E, Wapler .
Le caporal Lavayssière avait été, en effet, décoré, nommé sergent et armé d'une carabine d'honneur par le prince royal, après le combat de Sidi-Brahim.
Cette carabine avait été envoyée au 8e bataillon de chasseurs et à l'Exposition universelle de 1900, où elle a figuré dans les souvenirs rétrospectifs de l'Armée. Elle est actuellement entre les mains (1) d'une fille de Lavayssière.
Lavayssière, originaire de Figeac (Lot), s'y retira et accepta l'emploi d'éclusier sur le Lot. Menacé de perdre la vue, il fut admis à l'Hospice des Quinze-Vingts, à Paris. Il y est mort le 4 juillet 1892 (2)
Cette carabine est actuellement au Musée de l'Empéri, à Salon-de-Provence (inauguré le ? ). Ce Musée à crée pour mettre en valeur l'exceptionnelle collection de souvenir historiques et militaires de Raoul et Jean Brunon. Dans une vitrine, trois événements des années 1843 à 1845 retiennent l'intérêt de la vitrine suivante : la prise de la smalah d'Abd el-Kader, la bataille de l'Isly et le combat de Sidi-Brahim. La pièce la plus intéressante est la carabine d'honneur offerte par le duc d'Orléans au caporal Lavayssière, du 8e bataillon de chasseurs d'Orléans, seul survivant du combat de Sidi-Brahim qui soit revenu avec son arme
Les lettres d'Antoine, de Michel et la lettre du sergent Lavayssière avaient été communiqués à l'auteur par M. Anceaume, neveu du Capitaine Dutertre.